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de la Défense nationale accepta plus tard, seulement alors il n’y avait plus d’armée française. Il était nécessaire de soumettre cette proposition à l’Impératrice, le général Boyer se rendit en Angleterre dans cette intention ; mais il emporta avec lui, comme il en avait prévenu Bismarck, la stipulation expresse que le chef de Metz resterait en dehors de toute complication politique, et n’accepterait aucune délégation pour signer un traité impliquant des questions étrangères à l’armée.

La mission de Boyer n’avait donc d’autre but que de dégager l’armée de la situation où elle se trouvait et de la conserver à la France.

La négociation fut reconnue impraticable, et il ne resta plus que la question militaire.

Telle fut l’histoire de la « trahison » de Bazaine.

S’il y avait eu conspiration, les complices de Bazaine étaient des maréchaux de France, des commandants de corps d’armée, dont pas un ne fut blâmé pour sa conduite, et dont la plupart obtinrent plus tard de grands commandements sous la République.

L’officier qui dressa contre Bazaine l’acte d’accusation avait servi sous ses ordres. Le ministre de la guerre qui signa l’ordre de réunir son conseil de guerre, et qui eût signé l’ordre de son exécution si la sentence avait été exécutée, avait servi d’intermédiaire dans la négociation de la capitulation pour laquelle son ancien chef était mis en jugement. Si Bazaine