Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/149

Cette page n’a pas encore été corrigée


Enfin, le 27 octobre, le général Jarras, avec les pouvoirs du commandant en chef et du Conseil de guerre, signa la capitulation, que le Conseil ratifia formellement dans son entier.

Le 28, les Allemands occupèrent Metz.

Le 29, l’armée française désarmée en sortait prisonnière. Les officiers conservaient leur épée. Bazaine n’obtint ce résultat que par sa vaillante résistance. Les jours sont passés où les hommes mangeaient leurs bottes avant de vouloir se rendre. Le sens commun et l’humanité ont mis hors d’usage ce cruel don quichottisme des âges barbares.

Metz tint, avant de se rendre, jusqu’à des extrémités plus rigoureuses qu’aucune autre place forte assiégée durant la guerre franco-allemande. De Saragosse à Plewna, nulle armée assiégée, pendant ce siècle, n’a supporté aussi longuement des privations plus aiguës.

Je n’affirmerais pas que Bazaine, lorsqu’il se rendit à Corny le jour de la reddition, fût aussi maigre que le stathouder lorsque Anvers se rendit au duc de Parme 9 ; mais Osman-Pacha après sa résistance n’était pas non plus en mauvais état, ni Jules Favre plus décharné que d’habitude, quand il vint à Versailles négocier la capitulation de Paris.

Une autre charge contre Bazaine fut qu’il traita avec l’ennemi, contrairement au devoir et à l’honneur.