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ce long investissement, d’exprimer la conviction qu’il était impossible à Bazaine de sortir de là.

Un coup de main était hors de question.

De la colline d’Horimont, de l’observatoire au sommet du mont Saint-Blaise, du morne devant Servigny et du plateau de Saint-Germain, je plongeais dans le camp retranché de Bazaine d’une telle hauteur qu’une simple compagnie n’aurait pu se former sans que je la visse. Sur ces points et beaucoup d’autres, il y avait continuellement des sentinelles aux aguets. Les sentinelles allemandes s’étaient avancées si près qu’elles pouvaient, en quelque sorte, entendre les palpitations du cœur de l’armée de Bazaine. A la moindre alerte, au moindre indice menaçant, la seconde ligne d’investissement devait se fondre dans la première, sur des positions déterminées et inexpugnables, permettant à de nouveaux renforts d’arriver de tous les côtés.

Fortifications, tranchées, batteries dont les feux se croisaient sur tout espace découvert, quelque petit qu’il fût, abris couverts derrière des abatis, et redoutes sur chaque point dominant, armées de canons de position, — tout cela, joint à une supériorité numérique écrasante, avec la méthode allemande, et un état moral supérieur, dû naturellement aux situations relatives, contre-balançait, en effet, l’avantage des Français dans leur possession des lignes intérieures 6.