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d’armée, sous ses ordres, étaient tous d’avis de ne rien faire. Bien que, pour un général énergique, dans des conditions normales, un tel argument soit de peu de poids, on ne doit pas oublier cependant que deux de ces commandants de corps d’armée étaient maréchaux comme lui, et qu’il avait lui-même servi sous leurs ordres.

Il se mit pourtant de lui-même en mouvement, immédiatement après qu’il eut connaissance, d’une manière définitive, de la route que suivait Mac-Mahon. Il établit son armée dans un camp retranché sur la rive droite de la rivière. De ce camp, le 31 août, il dirigea trois corps sur la ligne d’investissement des Allemands, dans la direction nord-ouest, avec Sainte-Barbe comme objectif immédiat.

Nous avions toujours regardé cette sortie simplement comme une diversion en faveur de Mac-Mahon que l’on attendait ; mais Bazaine rappelle son intention d’atteindre Thionville par un demi-circuit, avec ces trois corps, comptant ouvrir aux deux autres la route directe de la vallée de la Moselle.

C’est une fatale erreur que de ne pas activer une sortie sérieusement projetée.

Bazaine reproche à ses subordonnés leur lenteur ; mais, de son propre aveu, le premier coup de canon de signal ne fut pas tiré avant deux heures après midi.

Deux heures, c’est bien pour le commencement