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Où devait-il aller, en supposant qu’il fût une fois dehors ?

Évidemment dans la direction nord-ouest, en marchant le long de la Meuse inférieure, essayant de rejoindre Mac-Mahon. Mais les Allemands pouvaient aussi deviner naturellement que tel était son objectif ; et, pour y mettre obstacle, ils avaient, en dehors de l’arc de cercle d’investissement qui s’étendait d’Amanvillers à la route de Thionville, dans la vallée de la Moselle, quatre corps d’armée de 120 000 hommes.

Le pays, au sud et au sud-est de Metz, était peu garni d’Allemands ; je crois que Bazaine aurait pu, à ce moment, gagner la route de Strasbourg ; mais alors il aurait abandonné Mac-Mahon, qui se dirigeait sur Metz pour opérer sa jonction avec lui.

Qu’il soit resté trop inactif pendant dix jours après Gravelotte, on peut l’admettre. Ce fut cette inaction qui permit à trois corps d’armée allemands, détachés sous le commandement du prince royal de Saxe, de suivre la Meuse, pour se porter à la rencontre de Mac-Mahon, n’ayant point d’inquiétude sur la situation de l’armée du prince Frédéric-Charles derrière eux 3.

On peut dire, pour justifier l’inaction de Bazaine dans cet intervalle, que les commandants des corps