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pour la défensive. On peut avouer que les Allemands furent battus sur leur droite et au centre. Si la situation de Bazaine lui avait permis de prendre l’offensive avec sa gauche, le résultat aurait été très différent. Mais c’est une grande vérité que la victoire est du côté des gros bataillons.

Les bataillons de Bazaine n’étaient pas assez gros pour s’étendre au nord jusqu’à l’Orne, sur les rives de laquelle sa droite aurait dû rester. Il fut obligé, au contraire, de l’établir à Saint-Privat, position d’une grande force naturelle, dont Canrobert, quoiqu’il s’y tînt avec une valeur opiniâtre, n’avait pas tiré le meilleur parti, négligeant de la fortifier au moyen de retranchements. Les Allemands avaient assez d’hommes pour tenir Bazaine en respect tout le long de leurs lignes, et pour faire effectuer en même temps à un corps d’armée un grand mouvement tournant.

De plus, après une rude journée de combat, le prince royal de Saxe, ayant emporté l’avant-poste de Sainte-Marie-aux-Chênes, atteignit Canrobert sur sa droite découverte, tandis que Von Pape, avec la garde prussienne, le harcelait avec acharnement sur son front de bataille. Canrobert dut abandonner sa position, et la nuit tomba sur une défaite pour Bazaine, provenant d’un manque de tactique.

Elle trancha en même temps la question des douteuses possibilités de son éloignement de Metz.

Sa lettre du 19 à l’Empereur prouve cependant qu’il