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Les hommes de Canrobert, de son propre aveu, n’avaient eux non plus « ni biscuit, ni viande, ni café, ni sucre, ni sel, ni riz », en un mot, ils étaient complètement dépourvus. Dans cette situation, Bazaine, qui n’avait assumé le commandement nominal de l’armée que depuis quatre jours, et qui, la veille encore, avait les mains liées par des ordres précis, ne peut être considéré comme responsable, quoiqu’on lui ait fait subir rudement toutes les conséquences de la responsabilité.

Il était nécessaire, pour l’armée, de se refaire de ses fatigues et de se ravitailler ; dans ce but, une retraite, à portée d’une libre communication avec Metz, était la seule ressource. On a dit, contre Bazaine, qu’il n’avait eu aucunement l’intention de s’éloigner de Metz, mais que, dès les premiers moments de son commandement, son réel projet était de s’y retrancher 19. La preuve du contraire est dans ce fait, qu’il livra la bataille de Gravelotte le 18.

C’était sacrifier, de gaieté de cœur, des forces qu’il avait intérêt à conserver, si son but était réellement