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Rouge parlait en goguenardant. Personne ne savait mieux que lui que si, le 16, Bazaine n’avait pu se débarrasser d’Alvensleben qui était à la tête d’un seul corps d’armée, sa situation était infiniment moins favorable le 17, quand, non pas un mais trois corps d’armée allemands, se montraient sur son flanc 18.

Bazaine appréciait ses difficultés. On peut s’apercevoir, en lisant son livre, qu’il a eu également quelque idée de ses défauts.

La bataille du 16 avait été un avertissement : Bazaine avait pu constater un manque d’entente cordiale entre ses généraux, l’indiscipline et l’indécision parmi ses hommes.

L’armée avait quitté Metz dans la confusion et la désorganisation générale, insuffisamment pourvue de munitions et de vivres. Rezonville avait presque entièrement épuisé les cartouches, les caissons de munitions des deux corps qui avaient été le plus fortement engagés ; les autres en avaient fait également une grande dépense. Quant aux rations, le corps de Frossard, d’après son propre rapport, n’avait plus de biscuit et de riz que pour un seul jour. Une partie de la cavalerie avait manqué de grain, pendant quarante-huit heures.