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du terrain sur lui, ne consistait que dans le corps d’Alvensleben à peine fort de 30 000 hommes, tandis que Bazaine en avait, lui, 100 000 à sa disposition. Avec une vigoureuse offensive, il aurait balayé le plateau et rejeté l’ennemi dans les ravins de Gorze 17.

Bazaine est, dans tous les cas, assez candide et de bonne foi ! « La bataille de Rezonville a été appréciée par l’opinion comme une victoire, écrit-il, mais on n’est victorieux que quand on reste maître complètement du champ de bataille et que l’on peut ensuite continuer ses opérations dans la direction voulue. Était-ce notre situation ? Bien s’en faut : l’ennemi avait souffert, mais il restait maître des positions, d’où il menaçait notre flanc gauche à chaque pas que l’armée aurait voulu faire dans la direction de Verdun. Comment entreprendre une marche dans de pareilles conditions de tactique ? C’eût été conduire l’armée à une défaite certaine. »

Il a le droit d’avoir son opinion, surtout quand on considère les responsabilités qui pesaient sur lui. J’ai entendu le prince Frédéric-Charles manifester son étonnement de ce que Bazaine ne se soit pas frayé un passage le 17 août. Mais il me semblait que le Prince