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les hussards de Brunswick. Autant la bravoure de Bazaine était celle d’un soldat, autant son courage moral était peu celui d’un chef d’armée responsable.

Sa responsabilité indépendante, avec le seul embarras des instructions impériales, « — qu’il eût à atteindre Verdun, — » commença dès que la voiture de l’Empereur s’éloigna de l’auberge de Gravelotte. Le moment est donc opportun pour juger de sa capacité dans cette position nouvelle et des plus ardues 14.

Comme soldat, Bazaine avait un double caractère :

Dans les positions subordonnées, c’était un homme des plus capables. Sorti des rangs, il s’était élevé au sommet, uniquement par son mérite militaire. Sa bravoure personnelle était proverbiale. C’était un brillant officier, commandant également bien un peloton ou un corps d’armée, quand il agissait sous les ordres d’un supérieur. Comme commandant suprême, son caractère spécial ne permettait pas à ses qualités d’être aussi en relief. Il avait l’instinct de la guerre, mais non le génie du commandement. Toujours prêt pour le combat, il n’avait pas le don de tenir ce combat dans le creux de sa main.

Comme stratégiste, il était de la vieille école formaliste, et attachait par trop d’importance à la configuration