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Le 15 fut continuée la marche sur Gravelotte, et le 16 au matin, l’Empereur se décida, à la surprise de Bazaine, à quitter l’armée. Il l’avait envoyé chercher, et Bazaine, venant au galop, trouva l’Empereur déjà en voiture, qui lui dit :

« Je me décide à partir pour Verdun et Châlons ; mettez-vous en route pour Verdun dès que vous le pourrez. »

Il partit, et Bazaine se trouva pour la première fois, de fait, commandant de l’armée.

Sa situation, jusqu’à ce moment, n’avait eu aucun élément de réelle indépendance. Il avait fait pour le mieux. Il avait suggéré le projet de Frossard. Plus tard, il avait insisté pour une modification de ce projet en vue d’un mouvement offensif dans la direction du sud-est, mouvement qu’il avait proposé pour le 14 août. Il est certain, comme il l’avait jugé, qu’un tel mouvement aurait atteint les Allemands sur leur flanc droit, quand ils débouchaient vers la Moselle, au-dessus de Metz, et aurait pu avoir d’importants résultats.

Mais l’Empereur, alarmé d’apprendre, par une dépêche télégraphique de l’impératrice Eugénie, que le prince Frédéric-Charles marchait sur Verdun, en traversant le pays entre Thionville et la frontière du Luxembourg, insista, au contraire, pour une offensive dans cette direction. Le plan de Bazaine fut ainsi écarté, celui de l’Empereur ne fut pas exécuté, et, le 14,