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par sa crainte, non militaire, de découvrir, même en apparence, la ligne directe de marche sur Paris.

Le 12 août, l’Empereur insista pour que Bazaine prit le commandement en chef de l’armée du Rhin, et Bazaine obéit à son maître en ceci comme en toute chose. De l’aveu de tous, l’objet de cette nomination était de décharger l’Empereur de la responsabilité des événements malheureux qui pourraient survenir, comme cela paraissait probable, et d’en charger les épaules d’un autre.

Bazaine prit le fardeau avec répugnance, mais avec obéissance ; il fut tout simplement un homme de paille. Nous sommes habitués au spectacle d’un chef d’armée, dont le chef d’état-major inspire les ordres et les actes. Mais pour Bazaine c’était le contraire ; il devenait un chef d’état-major responsable, obéissant en réalité aux ordres d’un souverain qui ne s’était dépouillé que du titre nominal de commandant en chef 11. Les instructions de Napoléon à Bazaine, entre les 13 et 15 août, mettent amplement en évidence cette situation. Prenons un exemple daté du 14 :