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d’héroïsme et de bassesse, qui suivit la déchéance de l’Empire, de toutes les fausses pistes de vengeance sur lesquelles la nation française s’est ameutée en poussant des clameurs et des aboiements, avec d’autant plus de force qu’elle cherchait à se tromper elle-même, de toutes les injustices que commit jamais un peuple enragé de honte, torturé par un orgueil humilié, possédé du désir furieux d’avoir un bouc émissaire, de toutes les folies, dis-je, la persécution de Bazaine fut la plus folle, la plus perfide et la plus cruelle. Elle fut l’épisode le plus indigne et le plus vil d’une époque qui, si elle a été féconde en patriotisme, l’a été plus encore en indignité et en bassesse.

Bazaine fut sa victime.

L’honnête homme, le serviteur militaire de l’Empire fut abandonné, chargé de responsabilités, quand l’Empereur partait pour Châlons.

Le vieux soldat était l’objet de la jalousie et de l’antipathie des commandants de corps, ses subordonnés, qui étaient, eux, sortis des Écoles et représentaient l’aristocratie militaire.

La corruption de l’armée française, qui commença chez les chefs par une indiscipline affectée et une complaisance commode pour eux-mêmes 7 gagna les grades inférieurs et se traduisit par le désordre, la