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J’ai connu, comme je connais la paume de ma propre main, les lignes de l’armée allemande et les ouvrages qui entouraient Metz 4. J’étais parmi les premiers qui entrèrent dans la ville après la capitulation, et je fus témoin du désarmement des soldats de Bazaine. J’assistais à son procès devant le Conseil de guerre. J’ai entendu le président du Conseil répondre par le solennel Oui, à l’unanimité, à la question de sa culpabilité. C’est à cause de cette connaissance intime que j’ai personnellement du sujet, que je demanderai d’excuser mon empressement à parler de sa toute dernière phase, bien qu’elle ait perdu l’éclat de la nouveauté.

Il m’a semblé reconnaître une nature virile dans Bazaine, en observant la calme et courageuse immobilité de son visage, tandis qu’une populace insensée s’acharnait autour de sa voiture en poussant les cris furieux de : Lâche ! Cochon ! Polisson ! au moment où il quittait son quartier général pour se constituer prisonnier, quand la reddition fut consommée 5. Il m’a