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nomination, nouvelle preuve du peu de stabilité dans la direction des affaires, qu’il ne pouvait prendre sur lui de répondre avec bienveillance.

Le général Schmitz, chef d’état-major de Trochu, avait été également chef d’état-major de Montauban en Chine. Personne n’était donc en meilleure situation pour calmer la colère de son ancien chef. Aussi, faisant un appel à son patriotisme :

— Voyons, Messieurs ! dit-il, dans de telles circonstances, au moment où le pays a tant besoin d’hommes comme vous, vous créez entre vous des susceptibilités ? C’est bien malheureux ! — Puis, s’adressant directement au ministre : — Voyons, mon général, vous savez bien que le général Trochu ne fait qu’exécuter un nouvel ordre de l’Empereur ; il sera votre premier lieutenant.

On se quitta fraîchement. Pendant toute la conversation, Trochu avait appelé Montauban Monsieur le Maréchal. En sortant, le général Schmitz lui dit : — Pourquoi diable le traitiez-vous de maréchal ? Excellence, passe ! Mais maréchal, il ne l’est pas !

— Ah ! c’est vrai ! répondit Trochu ; mais il le sera bientôt.

Non, Montauban ne devait pas être maréchal. II avait plus que tout autre mérité cette haute dignité militaire après sa brillante campagne de Chine. Mais, je l’ai déjà dit, l’Empereur qui était si bon, si fidèle à ses amitiés, qui aimait tant à récompenser, eut la