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chez le ministre de la Guerre, Montauban, comte de Palikao.

Le ministre, déjà au travail, fit introduire le général Trochu et le général Schmitz par le lieutenant-colonel de Clermont-Tonnerre, qui resta présent.

Lorsque Trochu eut mis le ministre au courant de son dernier entretien avec l’Empereur, lorsqu’il lui eut fait part de sa nouvelle situation et rendu compte de sa visite à l’Impératrice, le mécontentement qui s’accentuait de plus en plus sur la figure du ministre, prit un libre essor. Il interpella vivement Trochu :

— Suis-je ministre, oui ou non ? Suis-je responsable ? Les choses les plus graves se font en dehors de moi, sans même que j’en sois prévenu. Vous êtes gouverneur de Paris ? Qu’a encore décidé l’Empereur ? Du reste, n’ayant pas été avisé de votre nomination, je me demande ce que vous venez faire ici. Vous dérangez tous mes projets.

Et le ministre continua sur un ton très animé pendant un moment.

L’attitude du général Trochu, devant cet emportement, était déférente, respectueuse même ; et, profitant d’un instant où le général de Montauban reprenait haleine :

— Mais je ne suis et ne serai, monsieur le ministre, que votre subordonné.

Malgré toutes les assurances du nouveau gouverneur de Paris, Montauban était si contrarié de cette