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échappés de Reichshoffen, les débris des régiments foudroyés et éparpillés par la défaite : lignards sans fusils et sans gibernes, zouaves en caleçon, turcos sans turban, dragons sans casque, cuirassiers sans cuirasse, hussards sans sabretache. Monde inerte, ne vivant plus que de la vie végétative, se remuant à peine quand on le foulait aux pieds, et grognant d’être dérangé dans sa somnolence fatiguée. La plus grande partie de ces isolés était composée de zouaves et de turcos. Ceux-ci surtout avaient souffert.

« Et enfin, à la place des salves joyeuses d’artillerie d’autrefois, le silence, la houle de la foule qui murmure ; et d’ailleurs, si on avait à cette heure entendu le canon, c’eût été le canon de Gravelotte, qui emportait des pelotons entiers de la garde impériale. »

Le 17 au matin il y eut, dans le baraquement impérial, une conférence que l’Empereur présida.

Elle était terminée à onze heures. Le prince Napoléon, le général Waubert de Genlis, aide de camp de l’Empereur, le général Schmitz se retirèrent aussitôt dans une des chambres du baraquement, et rédigèrent ensemble le décret qui nommait le général Trochu gouverneur de Paris.

Ce fut l’affaire d’un quart d’heure ; puis, sans perdre un instant, le général Schmitz porta le décret à la signature de l’Empereur, qui venait de se mettre à table pour déjeuner.

Le Prince Impérial, dans sa tunique de sous-lieutenant