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coiffure ressemble à un champignon : elle est quelquefois entourée d’une plume de paon roulée autour du bandeau qui touche le front : si l’homme porte un chapeau, le même ornement est fixé autour du ruban. Le plus souvent leur chaussure est faite de nattes de roseau, tissées par les paysans eux-mêmes et attachées aux jambes en guise de bottines avec des ficelles pour servir de lacets. C’est plus beau en sculpture qu’agréable à voir dans la vie usuelle. Quelques statues antiques nous prouvent l’ancienneté de cet ajustement.

Les paysannes sont toujours rares[1] ; on voit dix hommes avant de rencontrer une femme ; celles que j’ai pu apercevoir avaient un costume qui annonce l’absence totale de coquetterie : c’est une espèce de peignoir très-large qui s’agrafe au col et tombe jusqu’à terre. Ce surtout, qui ne marque nullement la taille, est fermé par devant au moyen d’un rang de boutons, un grand tablier de la même longueur et attaché derrière les épaules par deux courtes bretelles croisées sans aucune grâce, car elles ressemblent aux cordons d’un sac, complète le costume champêtre. Elles marchent presque toutes pieds nus ; les plus riches ont toujours pour chaussures les grosses bottes que j’ai déjà décrites. Elles se couvrent tête avec des mou-

  1. Il y a un peu plus de cent ans que les femmes russes vivaient renfermées.