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pagne des ennuis de la ville ; c’est en faisant toujours la même chose ; ils continuent là leur train de vie de Moscou… au moins : ce sont les mêmes scènes, mais avec de nouvelles figurantes. Ils emportent dans ces voyages des cargaisons de gravures d’après les plus célèbres tableaux de la France et de l’Italie, qu’ils se proposent de faire représenter avec quelques modifications de costume, par des personnages vivants.

Les villages et tout ce qu’ils contiennent sont à eux ; or, vous pensez bien que le droit du seigneur, en Russie, va plus loin qu’à l’Opéra-Comique de Paris.

L’auberge de***, accessible à tout le monde, est située sur une des places publiques de la ville, à deux pas d’un corps de garde rempli de Cosaques dont la tenue roide, l’air triste et sévère, donne aux étrangers l’idée d’un pays où personne n’oserait rire, même le plus innocemment du monde.

Puisque je me suis imposé le devoir de vous donner de ce pays l’idée que j’en ai moi-même, je suis encore forcé de joindre au tableau que je viens de vous esquisser quelques nouveaux échantillons de la conversation des hommes que je fais passer pour un moment devant vos yeux.

L’un se vante d’être, ainsi que ses frères, fils des heiduques et des cochers de leur père, et il boit et