Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 3, Amyot, 1846.djvu/317

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

puleusement les reliques et les images entre deux libations de kwas. Il se fait ce soir-là une consommation fabuleuse de cette boisson nationale.

La Vierge miraculeuse de Smolensk, d’autres disent sa copie, est conservée dans ce couvent qui renferme huit églises.

Vers la fin du jour, je suis entré dans la principale ; elle m’a paru imposante : l’obscurité ajoutait à l’impression du lieu. Les nonnes ont le soin d’orner les autels de leurs chapelles, et elles s’acquittent très exactement de ce devoir, le plus facile de leur état, sans doute ; quant aux devoirs les plus difficiles, ils sont, à ce qu’on m’assure, assez mal observés, car, s’il en faut croire des personnes bien instruites, la conduite des religieuses de Moscou n’est rien moins qu’édifiante.

Cette église renferme les tombeaux de plusieurs Czarines et princesses, notamment celui de l’ambitieuse Sophie, sœur de Pierre le Grand, et le tombeau de la Czarine Eudoxie, la première épouse de ce prince. Cette malheureuse femme répudiée, je crois, en 1696, fut forcée de prendre le voile à Sousdal.

L’Église catholique a tant de respect pour l’indissoluble nœud du mariage, qu’elle ne permet à une femme mariée de se faire religieuse que lorsque son époux entre en même temps dans les ordres ou prononce comme elle des vœux monastiques. Telle est