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qui l’avait fait tomber, sous le règne de l’Impératrice Anne. M. de Montferrand, l’architecte français qui bâtit en ce moment l’église de Saint-Isaac, à Saint Pétersbourg, est parvenu à tirer cette cloche du terrain où elle s’était à demi enfoncée. Le succès de cette opération, qui a exigé plusieurs essais et coûté beaucoup d’argent, fait honneur à notre compatriote.

Nous avons encore visité deux couvents, toujours dans l’enceinte du Kremlin, celui des Miracles, qui renferme deux églises avec des reliques de saints, et le couvent de l’Ascension où se trouvent les tombeaux de plusieurs Czarines, entre autres celui d’Hélène, la mère de Jean le Terrible : elle était digne de lui ; impitoyable comme son fils, elle n’avait que de l’esprit. Quelques-unes des épouses de ce prince sont également enterrées là. Les églises du couvent de l’Ascension étonnent les étrangers par leur richesse.

Enfin j’ai pris sur moi d’affronter les péristyles grecs, les colonnades corinthiennes du Trésor, et bravant, les yeux fermés, ces dragons du mauvais goût, je suis monté dans l’arsenal glorieux où se trouvent rangés, comme dans un cabinet de curiosités, les monuments historiques les plus intéressants de la Russie.

Quelle collection d’armures, de vases, et de bijoux nationaux ! quelle profusion de couronnes et de trônes réunis dans une seule enceinte ! La manière dont ces