Page:Custine - La Russie en 1839 troisieme edition vol 3, Amyot, 1846.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chrétienne, il y a le chant de triomphe de la foi victorieuse.

La sacristie renferme des curiosités qu’il serait trop ennuyeux de vous décrire ici : n’attendez pas de moi une liste des richesses de Moscou, pas plus qu’un catalogue de ses monuments. Tout cela est curieux à voir en masse, mais insipide à peindre en détail. Je vous dis ce qui me frappe ; pour le reste, je vous renvoie à Laveau et à Schnitzler, et surtout à nos successeurs qui feront mieux que moi. De nouveaux voyageurs ne peuvent tarder à explorer la Russie, car ce pays ne saurait rester longtemps aussi mal connu qu’il l’est.

Le clocher de Jean le Grand, Ivan Velikii, est renfermé dans l’enceinte du Kremlin. C’est l’édifice le plus élevé de la ville ; sa coupole, selon l’usage russe, est dorée en or de ducat. Nous avons passé devant cette riche tour de bizarre construction, et qui fait l’objet de la vénération des paysans moscovites. Tout est saint à Moscou, tant il y a de puissance de respect dans le cœur du peuple russe !

On m’a montré en passant l’église de Spassnaborou (du Sauveur dans les bois), la plus ancienne de Moscou ; puis une cloche dont il manque un morceau, la plus grosse cloche du monde, à ce que je crois, qui est posée à terre et qui fait coupole à elle toute seule : cette cloche fut refondue, dit-on, après un incendie