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« 1721. Depuis la mort d’Adrien[1], Pierre[2] avait paru différer toujours de se prêter à l’élection d’un nouveau patriarche. Pendant vingt années de délai, la vénération religieuse du peuple pour ce chef de l’Église s’était insensiblement refroidie.

« L’Empereur crut pouvoir déclarer enfin que cette dignité était abolie pour toujours. Il partagea la puissance ecclésiastique, réunie auparavant tout entière dans la personne d’un grand pontife, et fit ressortir toutes les matières qui concernent la religion d’un nouveau tribunal qu’on appelle le saint synode.

« Il ne se déclara pas le chef de l’Église ; mais il le fut en effet par le serment que lui prêtèrent les membres du nouveau collége ecclésiastique. Le voici : Je jure d’être fidèle et obéissant serviteur et sujet de mon naturel et véritable souverain….. Je reconnais qu’il est le juge suprême de ce collège spirituel.

« Le synode est composé d’un président, de deux vice-présidents, de quatre conseillers et de quatre assesseurs. Ces juges amovibles des causes ecclésiastiques sont bien éloignés d’avoir ensemble le pouvoir que possédait seul le patriarche, et dont autrefois avait joui le métropolite. Ils ne sont point

  1. Le dernier patriarche de Moscou. (Note du Voyageur.)
  2. L’Empereur. (Ibid.)