Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/93

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

seule rendre un homme l’artisan de sa destinée : je n’ai jamais été que le jouet de la mienne.

» J’aurais peine à vous peindre ce qui se passa dans mon âme, lorsque Mme de M** reprit un discours auquel j’avais répondu d’abord comme à une plaisanterie ! Elle me fait l’histoire de ma vie, analyse les plus secrets motifs de mes actions, enfin, elle me raconte tout ce que je sais de moi-même, avec des détails qui prouvent l’intérêt que lui inspire ce sujet. À l’écouter parler, on eût dit que j’avais employé tout le temps d’une vie, que je croyais ignorée du monde entier, à lui confier mes goûts, mes opinions, et jusqu’à mes rêveries les plus secrètes et les plus déraisonnables.