Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sujet ordinaire des conversations, en vain toutes les personnes que j’avais rencontrées m’avaient raconté sa vie, à leur manière, rien n’avait pu jusqu’alors fixer mon attention sur elle. Je lui avais même été présenté à une grande assemblée, mais elle ne commença à exister pour moi qu’au moment où mon imagination me la représenta comme un être destiné à comprendre, à guérir les peines de mon cœur. Sans cette conversation qui m’a rendu attentif aux charmes de son esprit et de sa personne, toujours absorbé, distrait, j’ignorerais peut-être encore qu’elle fût au monde : tant il y a de hasard, ou, pour mieux dire, de Providence, dans la vie des esprits incertains ! La volonté dirigée par le jugement peut