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intention marquée de combattre mes principes ; indigné d’un plan si injurieux, je profitai de l’occasion qui m’était offerte pour déclarer un projet que je méditais depuis longtemps et que la seule crainte d’affliger ma tante m’avait engagé à lui cacher jusqu’alors.

» La vue de la nature m’avait donné le désir de voyager, et nul raisonnement ne pouvait me faire renoncer à l’espoir de rencontrer sur une terre étrangère, la femme qui devait décider de ma vie. Longtemps la rêverie a tenu dans mon âme la place de la sensibilité.

» Combien je méprisais les vues étroites de ma tante, et combien sa sagesse bornée me paraissait misérable ! Que de réponses victorieuses mon cœur eût pu