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des passions, et j’étais destiné à éprouver toutes les peines qui tiennent à un amour-propre d’autant plus dangereux, qu’il se déguisait sous la tendresse du cœur. J’avais un besoin de plaire et d’être aimé, qui me distrayait continuellement des études solitaires : mon imagination me mettait, malgré moi, en présence d’un monde que je ne connaissais pas, et que néanmoins je ne pouvais fuir. Il n’y a point de solitude pour les âmes vaines ! Jamais le hasard ne me faisait rencontrer une personne nouvelle, sans que sa présence, sa physionomie, ses regards influassent pour longtemps sur la disposition de mon âme.

« Je vais rapporter une circonstance qui, peut-être, vous paraîtra puérile ;