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doutait même pas de ce combat intérieur. Mais par cette résistance continuelle, je me privai volontairement de la seule intimité que les circonstances m’auraient permise, et dans l’âge des plus douces émotions, je n’éprouvais qu’un sentiment, celui de mon isolement ; je n’en aurais pas souffert, si ma tante eût mieux jugé les besoins de mon cœur ; j’étais naturellement sérieux, et avec un peu de mélancolie, la jeunesse et l’enfance même se mettent facilement au niveau de l’expérience, mais son caractère était trop différent du mien pour me forcer à la confiance. Peu de chose arrêtait les épanchements de mon âme. J’avais le don de lire sur les physionomies l’impression que produisaient mes discours ; ce tact