Page:Custine - Aloys, ou le religieux du mont saint bernard, Vézard, 1829.djvu/228

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Vous resterez jusqu’à ce que je sois seule. »

» Il faut avoir aimé comme j’aimais pour comprendre la joie passionnée que j’éprouvai en recevant cet ordre. Pendant un moment, toute réflexion fut suspendue, tout chagrin oublié : quels que fussent mes devoirs, j’étais assuré d’une soirée tout entière !

» D’ailleurs, rien n’était encore irrévocable ; nous nous entendions, nous souffrions ensemble ; en la voyant de près, j’avais été frappé de la contrainte qui se peignait dans tous ses traits, et je dois l’avouer, sa peine adoucit la mienne ! La sincérité de son caractère lui rendait toute affectation difficile, et sans le puissant intérêt qui l’animait,