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LA LUTTE POUR LES MOYENS DE TRAVAIL

devenues plus difficiles. Pierre Curie avait la charge d’un double enseignement ; celui du P. C. N. le fatiguait en raison du très grand nombre d’élèves. De mon côté, je devais consacrer beaucoup de temps à la préparation de mes Conférences à Sèvres et à l’organisation des manipulations que je jugeais très insuffisantes.

Il n’existait point de laboratoire attaché aux nouvelles fonctions de Pierre Curie ; un petit bureau et une salle de travail unique était tout ce dont il disposait dans l’annexe de la Sorbonne destinée à l’enseignement du P. C. N., et située 12, rue Cuvier. Et pourtant Pierre Curie avait le besoin absolu de travailler lui-même, et de plus, dans sa nouvelle situation à la Sorbonne, il avait la ferme volonté de recevoir et de faire travailler des élèves, ainsi que l’exigeait d’ailleurs l’extension rapide des recherches sur la radioactivité. Il commença donc des démarches en vue de l’augmentation du local disponible. Ceux qui ont fait des démarches semblables savent les difficultés financières et administratives auxquelles on se heurte, et se souviennent du nombre considérable de lettres officielles, de visites et de réclamations indispensables pour obtenir le moindre avantage. Pierre Curie en était extrêmement fatigué et découragé. Il devait, de plus, circuler constamment entre le P. C. N. et le hangar que nous occupions toujours à l’École de physique.

D’ailleurs notre travail ne pouvait plus progresser qu’avec l’aide de moyens industriels pour le traitement de la matière première. Cette question a été résolue grâce à des expédients et à des concours bénévoles