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PIERRE CURIE

Il était entouré d’une estime croissante en France et à l’étranger. On l’écoutait avec intérêt aux séances des Sociétés savantes (Société de physique, Société de minéralogie, Société des électriciens), où il avait l’habitude de présenter des communications et où il intervenait volontiers dans les discussions relatives à diverses questions scientifiques.

Parmi les savants étrangers qui l’appréciaient hautement dès cette époque, on peut citer en premier lieu l’illustre physicien anglais, lord Kelvin, qui entra en relations avec lui à l’occasion d’une discussion scientifique et ne cessa de lui témoigner depuis ce temps de l’estime et de la sympathie. Au cours d’un de ses voyages à Paris, lord Kelvin se trouvait présent à une séance de la Société de physique, où Pierre Curie faisait une communication sur la construction et l’emploi des condensateurs étalons à anneau de garde. Dans cette communication, il préconisait l’emploi d’un dispositif qui consiste à charger la partie centrale du plateau à anneau de garde avec une pile, et à relier l’anneau de garde au sol ; on utilise alors pour la mesure la charge induite sur le deuxième plateau. Bien que la disposition des lignes de force soit alors complexe, la charge induite se calcule d’après un théorème d’électrostatique par la même formule simple que dans le dispositif ordinaire à champ uniforme, et l’on bénéficie d’un meilleur isolement. Lord Kelvin crut d’abord le raisonnement inexact ; malgré sa grande notoriété et son âge avancé, il vint le lendemain trouver à son laboratoire le jeune chef des travaux et s’engagea avec lui dans une discus-