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PIERRE CURIE

ment magnétiques varie en raison inverse de la température absolue, est une loi remarquablement simple, entièrement comparable à la loi de Gay-Lussac relative à la variation de la densité d’un gaz parfait avec la température. Dans sa théorie bien connue du magnétisme, P. Langevin, en 1905, réussit à rendre compte de la loi de Curie et à retrouver, au point de vue théorique, la différence fondamentale entre les origines du diamagnétisme et du paramagnétisme. Ce travail, ainsi que les importantes recherches de P. Weiss, ont mis en évidence l’exactitude des conclusions de Pierre Curie, ainsi que la profondeur de l’analogie qu’il apercevait entre l’intensité d’aimantation et la densité d’un fluide, l’état paramagnétique étant comparable à l’état gazeux, et l’état ferromagnétique à l’état condensé.

En relation avec ce travail, Pierre Curie consacra quelque temps à la recherche de phénomènes nouveaux, dont l’existence ne lui paraissait pas impossible à priori. Il s’occupa de rechercher des corps fortement diamagnétiques, et n’en trouva point. Il chercha aussi s’il y avait des corps conducteurs de magnétisme, et si le magnétisme pouvait exister à l’état libre, comme l’électricité. Là aussi, le résultat fut négatif. Jamais il ne publia rien sur ces travaux, ayant l’habitude de s’engager ainsi dans la poursuite de phénomènes, souvent sans grand espoir de succès, par unique amour de l’imprévu, et sans tenir en aucune manière à une publication éventuelle.

Cette passion entièrement désintéressée pour la recherche scientifique fit qu’il ne se soucia pas parti-