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SYMÉTRIE ET MAGNÉTISME

disait-il, est un ensemble dissymétrique. Je suis porté à croire que la vit, telle qu’elle se manifeste à nous, doit être fonction de la dissymétrie de l’Univers ou des conséquences qu’elle entraîne. »

À mesure que son service s’organisait à l’École, Pierre Curie pouvait songer à reprendre à nouveau des recherches expérimentales. Ce ne put être cependant que dans des conditions bien précaires. Il ne disposait, en effet, d’aucun laboratoire personnel, ni même d’aucune pièce mise à sa disposition exclusive. Il ne disposait non plus d’aucun crédit pour ses recherches. C’est seulement après plusieurs années de séjour à l’École qu’il obtint, grâce à l’appui de Schützenberger, une petite subvention annuelle pour ses travaux. Jusque-là le matériel indispensable lui était fourni, dans la mesure du possible, sur le crédit général, malheureusement assez restreint, du laboratoire d’enseignement, grâce à la bienveillance de ses chefs de service.

Quant à l’emplacement, il dut se contenter de peu. Certaines de ses expériences étaient montées dans les salles d’élèves aux époques où celles-ci n’étaient pas utilisées. Mais, le plus souvent, il travaillait dans un passage exigu compris entre un escalier et une salle de manipulations ; c’est là qu’il fit, en particulier, son long et célèbre travail sur le magnétisme.

Cet état de choses anormal et manifestement préjudiciable au savant, avait tout au moins comme conséquence favorable de le rapprocher de ses élèves, qui pouvaient quelquefois participer à ses préoccupations scientifiques.

Son retour aux recherches expérimentales est mar-