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SYMÉTRIE ET MAGNÉTISME

siques auxquels il est soumis. C’est ainsi qu’un cylindre circulaire droit possède un plan de symétrie perpendiculaire à son axe en son milieu et une infinité de plans de symétrie passant par l’axe. Si le même cylindre est en rotation autour de son axe, le premier plan de symétrie subsiste, mais tous les autres sont supprimés ; si, de plus, le cylindre est parcouru par un courant électrique dans le sens de sa longueur, aucun plan de symétrie n’est conservé.

Pour tout phénomène, il y aura lieu de déterminer les éléments de symétrie compatibles avec son existence : « Certains de ces éléments peuvent coexister avec certains phénomènes, mais ils ne sont pas nécessaires. Ce qui est nécessaire, c’est que certains d’entr’eux n’existent pas. C’est la dissymétrie qui crée le phénomène. Quand plusieurs phénomènes se superposent dans un même système, les dissymétries s’ajoutent. » (Œuvres de Pierre Curie, page 127.)

Et c’est, comme conséquence des considérations ci-dessus, que Pierre Curie énonce la loi générale dont le texte déjà cité (page 31) atteint le plus haut degré de généralité et d’abstraction. La synthèse ainsi obtenue paraît définitive et il ne reste plus, semble-t-il, qu’à en déduire tout le développement qu’elle comporte.

Il convient pour cela de définir la symétrie particulière de chaque phénomène et d’introduire une classification qui mette en évidence les groupes de symétrie principaux. La masse, la charge électrique, la température, ont la même symétrie du type nommé scalaire, celle de la sphère. Un courant d’eau ou un courant électrique rectiligne ont la symétrie d’une