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PIERRE CURIE

Guidé par une étude approfondie des groupes de symétrie qui peuvent exister dans la nature, Pierre Curie montre comment on doit utiliser cette documentation de caractère à la fois géométrique et physique pour prévoir si tel phénomène peut se produire ou si sa production est impossible dans les conditions considérées. Au début d’un mémoire, il insiste en ces termes :

« Je pense qu’il convient d’introduire en physique les notions de symétrie familières aux cristallographes ».

Son œuvre dans cette voie est fondamentale, et bien qu’entraîné plus tard vers d’autres travaux, il conserva toujours un intérêt passionné pour la physique cristalline et ne cessa de nourrir des projets de recherches nouvelles dans ce domaine.

Ce principe de symétrie, qui a si vivement préoccupé l’esprit de Pierre Curie, est un des grands principes qui, en petit nombre, dominent l’étude des phénomènes physiques, et qui, prenant leur racine dans des notions fournies par l’expérience, s’en sont peu à peu dégagés pour acquérir une forme de plus en plus générale et de plus en plus parfaite. C’est ainsi que la notion de l’équivalence de la chaleur et du travail, venant s’ajouter à la notion antérieure de l’équivalence des énergies cinétique et potentielle, a permis d’établir le principe de conservation de l’énergie dont l’application est tout à fait générale. De même, le principe de conservation de la masse s’est dégagé des expériences de Lavoisier, qui sont à la base de la chimie. Une synthèse admirable a permis récemment d’atteindre un degré de généralité, encore