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LES RAYONS α, β, γ DES CORPS RADIOACTIFS

un quantum cède intégralement son énergie à un atome, en produisant l’ionisation de celui-ci dans un de ses niveaux. Si Wi est le travail d’extraction de l’électron du niveau i, sur lequel porte l’ionisation, et W l’énergie cinétique de l’électron extrait, on a la relation d’Einstein .

La mesure du coefficient d’absorption des rayons γ émis par les radioéléments permet de caractériser des groupes de ces rayons qui correspondent à des coefficients définis. Plusieurs groupes peuvent appartenir à une même substance radioactive. On détermine le coefficient d’absorption dans l’aluminium, et pour les rayons très pénétrants, dans le plomb. Ces coefficients sont compris entre de larges limites ; en les comparant à ceux qui ont été mesurés pour des rayons X de longueur d’onde connue, on reconnaît que certains groupes de rayons γ sont des groupes de fluorescence émis dans les atomes des radioéléments (ou dans les supports), comme effet secondaire, tandis que d’autres groupes doivent être d’origine nucléaire. Le coefficient d’absorption dans Al qui peut dépasser 1000 cm-1 pour les groupes secondaires, descend au-dessous de 0,1 cm-1 pour les plus pénétrants des rayons γ nucléaires.

Quand plusieurs groupes homogènes de rayons γ sont émis simultanément, l’analyse des courbes d’absorption permet de les mettre séparément en évidence. L’influence relative des termes d’absorption photoélectrique et de diffusion dépend, pour chaque groupe, de la longueur d’onde, de la nature de l’absorbant et du dispositif expérimental employé. Dans le domaine où les deux termes ont une importance comparable, le contrôle de leurs relations avec la longueur d’onde rencontre des difficultés considérables.

Par contre, la méthode d’absorption a été très utilement appliquée à l’étude des rayons γ « mous » (de grande longueur d’onde) et à celle des rayons γ très pénétrants (de petite longueur d’onde).

Dans le premier cas, l’absorption photoélectrique intervient pratiquement seule. En employant comme absorbant l’aluminium dont le niveau K correspond à 1.550 volts (), on obtient une variation continue de μ avec λ pour toutes les valeurs de λ inférieures à λk. On a caractérisé ainsi l’émission de groupes de rayons γ dont les fréquences sont du domaine des rayons X, et dont certains sont d’origine nucléaire tandis que d’autres repré-