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comment peut-on produire les rayons x

tant plus dure que l’étincelle équivalente est plus longue, c’est-à-dire que la tension d’alimentation est plus élevée.

Or c’est cette tension qui détermine le pouvoir pénétrant des rayons ; une pénétration moyenne correspond à une étincelle équivalente (mesurée avec un spintermètre à pointes mousses) d’environ 10 centimètres de longueur, et à une tension d’environ 50.000 volts. Les rayons X obtenus dans ces conditions ont un pouvoir pénétrant favorable à la radioscopie et à la radiographie. Avec des tensions plus élevées, on obtient des rayons X très durs qui trouvent leur application dans la radiothérapie. Avec des tensions moins élevées, on obtient des rayons X mous qui traversent difficilement le corps humain [1].

La dureté ou résistance d’une ampoule dépend de la quantité d’air qui y est contenue. Au cours du fonctionnement il arrive que l’air résiduel s’absorbe dans les parois de verre et ceci a pour effet de faire durcir le tube. Pour remédier à cet inconvénient on dispose de

  1. On emploie couramment, pour reconnaître la dureté des rayons, un petit appareil très simple nommé radiochromomètre Benoît. Le principe de l’appareil consiste à comparer la transparence aux rayons X d’une mince lame d’argent à la transparence d’une série de secteurs d’aluminium d’épaisseurs graduées. Pour se servir du radiochromomètre on peut examiner l’ombre qu’il porte sur un écran radioscopique ou bien reproduire son image en radiographie comme sur la planche 3. L’aspect de l’image permet d’apprécier la dureté des rayons employés.