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les rayons x

bombardent l’anticathode et provoquent l’émission de rayons X, ont des vitesses d’autant plus grandes que la tension ou différence de potentiel aux bornes de l’ampoule est plus considérable ; ces vitesses peuvent atteindre et même dépasser le tiers de la vitesse de la lumière, elles se chiffrent souvent par plus de 100.000 kilomètres à la seconde. Chacune de ces particules a une masse qui, on le sait aujourd’hui, est environ 1.800 fois plus petite que celle d’un atome d’hydrogène. Ces grains minimes d’électricité négative se nomment électrons, Crookes qui avait bien compris leur nature les avait désignés par le nom expressif de matière radiante. Les électrons lancés avec une grande vitesse constituent, en effet, des rayons de nature matérielle que l’on nomme aujourd’hui rayons cathodiques.

Nous dirons donc que le choc des rayons cathodiques sur une anticathode provoque sur celle-ci une émission de rayons X.

Quels sont les effets qui ont permis de découvrir cette émission ? Les nouveaux rayons ne sont pas directement accessibles à nos sens ; nous ne pouvons ni les voir ni les entendre. Mais c’est leur faculté d’exciter la fluorescence qui a tout d’abord permis de déceler leur présence. En plaçant en face de l’anticathode un écran recouvert d’une couche de platinocyanure de baryum, on voit l’écran