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la radiologie

et avec une intensité de rayons limitée. Avec une bonne adaptation, une intensité de 2 à 3 milliampères dans l’ampoule sur une différence de potentiel d’environ 50.000 volts est, en général, suffisante.

Le malade reçoit nécessairement les rayons directs ; on doit donc seulement veiller à ne point en abuser. Une cause d’abus fréquente est la présence de plusieurs personnes qui se communiquent leurs observations. C’est une question de conscience que de limiter l’examen au strict nécessaire. Le malade n’est averti du danger par aucune douleur, c’est donc à l’opérateur à songer à le ménager.

Les blessés de guerre qui n’avaient encore jamais été soumis à l’examen radiologique, craignaient, en général, cet examen et demandaient si on les ferait souffrir. Il fallait parfois les rassurer et leur promettre qu’ils ne souffriraient pas plus que d’une photographie. Plus tard, quand l’usage de la radiologie fût généralisé, beaucoup d’entre eux étaient déjà familiarisés avec les rayons. Pourtant, jusqu’à la fin de la guerre, il m’est arrivé de voir des soldats blessés qui n’avaient encore jamais subi d’examen radiologique et qui demandaient avec inquiétude ce qu’ils avaient à craindre de ces appareils à l’aspect inusité.