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2 février, le Times du beaucoup plus en Russie qu’en France, et surtout au Japon, recevait celle dépêche de son correspondant de Pékin :

Dans les conditions actuelles, il ne semble pas qu’il y ait lieu d’échanger de nouvelles dépêches. La note russe en réponse à la dépêche japonaise du 13 janvier devrait parvenir demain à l’amiral Alexeïeff. On sait qu’elle est peu favorable et qu’elle repousse définitivement la thèse japonaise, d’après laquelle la Russie doit prendre l’engagement de reconnaître la souveraineté chinoise en Mandchourie. Le Japon ne sau­rait accepter cette réponse.

Le Japon n’a pas modifié le minimum irréductible de ses demandes, et l’on soutient que, pour qu’il reçût pleine satis­faction, il faudrait que la Russie retirât de la Mandchourie toutes ses troupes autres que celles dont on a besoin pour protéger le chemin de fer et la frontière. C’est là une mesure que la Russie n’est pas décidée à prendre.

C’est le Japon qui voulait la guerre ?

Relisez cette constatation parue dans le Petit Parisien, journal essentiellement russophile, le 5 mars 1904 :

la guerre forcée

Ce sera du moins à l’honneur du gouvernement japonais d’avoir su résister assez longtemps avant de s’engager dans cette lutte pleine d’incertitudes, d’aléas, mais il y est entré avec la satisfaction d’avoir su préparer avec un soin jaloux tout ce qui pouvait assurer son triomphe final sur son redou­table adversaire.

Si la lutte avait éclaté huit ou dix mois plus tôt, on eût pu pronostiquer presque à coup sûr le succès japonais. À l’heure actuelle, tout est incertain, mais les ressources im­menses de l’empire russe rendent les chances de l’empire du