I. En ce qui concerne la Corée, le Japon ne peut permettre que la péninsule ou une partie de la péninsule tombe dans les mains d’une autre puissance, surtout dans celles de la Russie, pour les raisons suivantes :
1o Pour la sécurité du Japon et pour d’autres considérations politiques :
2o À cause de la prépondérance des intérêts industriels et commerciaux du Japon dans la presqu’île.
II. En ce qui concerne la Mandchourie, le Japon ne peut pas permettre que la Mandchourie soit occupée d’une façon permanente par la Russie :
1o A. Parce que, à considérer cette affaire dans ses rapports avec la question coréenne, le Japon doit sauvegarder ses droits vitaux et légitimes en Corée ;
B. Parce qu’il est nécessaire d’éviter les menaces dangereuses au point de vue d’une invasion du Japon, que cette occupation constituerait ;
2o Parce que le Japon a en Mandchourie des droits reconnus par traités et des intérêts qu’il doit maintenir ;
3o Parce qu’il est nécessaire que le principe de la porte ouverte et celui de l’égalité soient maintenus et que ces principes seraient considérés comme en péril si la Mandchourie était abandonnée à l’occupation russe ;
4o Parce que le Japon, entre toutes les puissances, est tenu de maintenir l’indépendance de l’empire chinois ;
5o Parce que le prestige du Japon diminuerait aux yeux des Chinois s’il laissait faire la Russie, en dépit des engagements qu’il a pris vis-à-vis de la Chine.
La Russie répond qu’elle examinera la question.
Les semaines et les mois s’écoulent, n’apportant aucune solution.
Le 3 octobre suivant, contre-propositions de la Russie au Japon.
Le 13 octobre, le Japon présente à la Russie ses amendements définitifs.
La Russie y répond de façon ambiguë deux mois après, le 11 décembre.