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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


nous n’avons pas à le suivre ici dans les consciences individuelles ; nous ne le considérons que dans la littérature. Il prend fin pour nous lorsqu’il cesse de produire des œuvres qui comptent. Or les œuvres où on le sent présent et agissant sont encore assez nombreuses au ve siècle, elles deviennent plus rares et plus médiocres au vie, elles cessent vers le milieu du viie. C’est donc sur ces trois siècles que nous avons à jeter un coup d’œil, en nous arrêtant un peu plus au premier des trois et en nous contentant d’un simple aperçu pour les deux derniers[1].

II

C’est par la philologie, sous ses diverses formes, que l’hellénisme déclinant se relie le plus expressément à l’hellénisme des grands siècles, puisque la philologie s’attache de propos délibéré aux grandes œuvres du passé pour les interpréter, les commenter et les juger. La faiblesse intellectuelle de ces derniers siècles s’y manifeste comme partout.

Nous ne citerons ici que pour mémoire les quelques hommes qui représentent alors la théorie grammaticale. Depuis Apollonios Dyscole et Hérodien, rien d’intéressant ne s’était fait en ce genre ; la même stérilité caractérise les siècles dont nous nous occupons. Les quelques grammairiens de ce temps dont les œuvres sont venues jusqu’à nous[2], Théodose d’Alexandrie (fin du ive siècle), Georges Chœroboscos qui enseignait à Constan-

  1. Sur la démarcation à établir entre la littérature grecque proprement dite et la littérature byzantine, voir les réflexions très justes de Krumbacher, Gesch. d. bysantin. Litteratur, Introd. § 1.
  2. Théodose d’Alexandrie ; Commentaires sur la grammaire de Denys le Thrace (Theod. Alexand. Grammatica, éd.Göttling, Leipzig,