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PSEUDO-JAMBLIQUE

de cet écrit est de répondre aux doutes que Porphyre, dans sa Lettre à Anébon, avait autrefois exprimés au sujet de la théurgie. Pour l’auteur, non seulement les communications avec le monde surnaturel qui nous enveloppe sont possibles et certaines, mais elles doivent être la grande affaire des âmes religieuses. Aussi, après avoir fait connaitre ce monde invisible, tout peuplé de dieux, de héros, de démons, d’anges et d’archanges, il enseigne par quels moyens on peut entrer en relations avec tous ces êtres, quels signes mystérieux ou quelles opérations ont pouvoir sur eux, quelle est la valeur spécifique des formules, des noms, des rites de purification et d’expiation. Tout cela en soi est aussi étranger que possible à la littérature, mais rien n’éclaire mieux le fond de sentiments et de croyances dont toutes les œuvres littéraires du temps portent la trace.

Inutile maintenant d’énumérer les principaux successeurs de Jamblique à travers le ive siècle. Aucun d’eux ne semble s’être signalé par une tentative vraiment personnelle. Laissons à l’histoire de la philosophie les noms de Théodore d’Asiné, d'Ædésios, d’Eusèbe et d’Eustathe, de Maxime et de Salluste, de Chrysanthios et de Priscos[1]. Chez tous, la philosophie religieuse prédomine sur l’esprit de recherche, mais rien de ce qui subsiste de leurs œuvres ne mérite d’être cité[2].

Un temps où la raison se montrait si altérée ne pouvait être très favorable aux sciences. Compilations et commentaires, voilà, à peu près, toute la littérature scientifique du ive siècle.

  1. Voir Zeller, Phil. d. Gr., t. V.
  2. Mentionnons pourtant l’opuscule de Salluste, Sallustii libellus de diis et mundo, gr. et lat., ed. J. C. Orelli, Zurich. 1821. Ce Salluste est probablement l’ami de Julien, consul en 363. Voir Zeller, Phil. d. Griech., t. V, p. 734, note 2.