Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t5.djvu/860

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
842
CHAP. VI. — DE SEPTIME-SÉVÈRE À DIOCLÉTIEN

bles. Les livres hermétiques que nous possédons encore semblent dater de la fin du iiie siècle. Leur doctrine sur Dieu, sur le monde, sur l’homme ressemble à celle de Plotin ; il est probable qu’ils émanent, directement ou indirectement, de l’école d’Ammonios Saccas. Composés sans doute pour épurer et défendre la religion ancienne, ils enseignent, sous diverses formes, ce qu’il faut croire et ce qu’il faut pratiquer[1].

Les plus intéressants forment quatre groupes : — 1° le Pœmandre (Ποιμάνδρης (Poimandrês)), recueil de quatorze morceaux distincts ; le titre ne convient réellement qu’au premier[2] ; — 2° un dialogue, intitulé Asclepios, dont nous ne possédons plus qu’une traduction latine, faussement attribuée à Apulée, et qui parait dater du ive siècle ; — 3° un certain nombre de dialogues, dont les fragments sont dispersés dans le Recueil de Stobée, dans l’écrit de Cyrille contre Julien, dans Lactance et dans Suidas ; — 4° Des fragments provenant d’écrits adressés par Asclépios au roi Ammon. — Toutes ces œuvres ont leur importance pour la connaissance des idées et des pratiques religieuses dans les derniers siècles du polythéisme hellénique. Elles n’ont point de réel intérêt littéraire. — À cette littérature hermétique se rattachent aussi quelques écrits de médecine et d’astronomie, dont nous n’avons pas à nous occuper ici.

IX

Pendant que l’hellénisme, grâce à Porphyre surtout,

  1. Texte grec de Turnèbe. Traduction française : Hermès Trismégiste, traduction complète, précédée d’une étude sur l’origine des livres hermétiques, par L. Ménard, Paris, 1866 et 1868.
  2. Pœmander, ad fidem codic. mss. recognovit Gust. Parthey, Berlin, 1854.