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SOTION, MODERATUS, APOLLONIOS DE TYANE

là n’en ont pas altéré la forme primitive ni l’esprit. Les 427 sentences qui le composent sont presque toutes remarquables, non seulement par l’élévation morale et par le sentiment religieux, mais par un tour plein de vigueur, qui justifie en partie l’admiration de Sénèque[1].

De Sotion, il ne nous reste qu’un petit nombre de passages, conservés par Stobée[2]. Les uns semblent provenir d’un traité Sur l’amour fraternel ; les autres sont empruntés à un écrit Sur la colère. On y trouve, à côté d’anecdotes citées en exemple, le même usage des sentences et des comparaisons que chez les autres pythagoriciens.

Les rares fragments tirés des dix livres de Leçons pythagoriques (Πυθαγορικαὶ σχολαί) de Moderatus[3] se rapportent à la doctrine des nombres et n’ont pas d’intérêt littéraire. — Il en est de même de ce qui nous reste du livre Sur les sectes d’Areios Didymos, qui fut le maître d’Auguste[4]. Si importants pour l’histoire de la philosophie ancienne que soient ces extraits, où l’auteur expose en abrégé la doctrine morale des stoïciens et celle des péripatéticiens, ils n’offrent rien où se marque une personnalité originale[5].

Apollonios de Tyane est célèbre surtout comme un des « saints » du Pythagorisme[6]. Sa réputation s’est

  1. Gildemeister a publié de nouveau les Sentences de Sextius, Bonn, 1873. Il en met en doute l’authenticité.
  2. Müllach, t. II, p. 47.
  3. Müllach, t. II, p. 18.
  4. Fragments conservés dans les Eclogæ de Stobée ; édités successivement par Müllach, t. II, p. 53-112, et Diels. Doxographi gr., p. 447 et suiv. Cf. les Prolég. du même, p. 69 et suiv.
  5. Sénèque, Ad Marciam, ch. iv, nous a donné la traduction entière d’un assez long fragment de la Consolation qu’Areios avait adressée à Livie après la mort de Drusus (9 av. J.-C.).
  6. Encycl. de Ersch et Gruber, Apollonios ; F. C. Baur, Apollonios und Christus, Tubinger Zeitsch. f. Theol., 1832 ; Gottschwig, Apol-