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LES PHILOLOGUES

homériques » étaient un genre de recherches fort à la mode dans les écoles de philosophes au temps d’Aristote et de ses premiers successeurs. Il y avait donc en Grèce, à la fin du ive siècle, bien des ébauches déjà de science grammaticale et philologique.

Les conditions nouvelles de la vie littéraire les développèrent infiniment. La fondation de la bibliothèque d’Alexandrie fut, dans cet ordre d’idées, un évènement capital. On eut alors, pour la première fois, dans un même lieu, une collection immense des œuvres écrites par des Grecs depuis l’origine de la race. Dans le choix même des achats à faire, il fallait se décider par des raisons philologiques entre plusieurs rédactions différentes et de valeur inégale ; il fallait apprendre à distinguer méthodiquement les bonnes éditions des mauvaises, et surtout il fallait déjouer les faussaires, rendus audacieux par l’espoir du gain. Il fallait ensuite mettre de l’ordre dans ces richesses, classer les œuvres, vérifier les attributions, dresser des catalogues, des tables chronologiques, des notices biographiques et historiques de toute sorte. Il fallut surtout rendre ces richesses, une fois réunies, de plus en plus accessibles à la foule des curieux et des lettres, par de nouvelles éditions aussi correctes que possible, par des commentaires, par un immense travail d’exégèse grammaticale et historique ; travail d’autant plus nécessaire que cette littérature appartenait à un passé de jour en jour plus lointain, et que la masse des lecteurs se trouvait moins préparée d’avance à l’aborder de plain-pied. Après la bibliothèque d’Alexandrie, on vit naître et grandir la bibliothèque de Pergame, presque aussi considérable,

    tulé peut-être Ὁμηρομάστιξ, où il s’amusait à relever toutes les absurdités que le poète attribue aux dieux et aux héros. Le principal caractère de cette critique était de manquer absolument du sens historique.