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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME

tique du faux Denys l’Aréopagite[1]. La date en est incertaine ; toutefois, elles ne peuvent être antérieures a la fin du ive siècle, et elles appartiennent plus probablement au ve ou au vie siècle. Ces œuvres n’intéressent guère la littérature ; mais il était impossible de ne pas les mentionner ici, car elles représentent comme la forme chrétienne du néoplatonisme, et elles ont été, parmi les legs de l’antiquité grecque, un des plus appréciés du moyen-âge.

Dans le même ordre d’idées, il faut signaler d’un mot la littérature mystique qui se développe au ve siècle avec la vie monastique. Les monuments littéraires les plus intéressants qu’elle ait laissés sont : d’une part, l’Histoire des saints ascètes adressée par Palladios à un certain Lausos (Historia Lausiaca, Ἡ πρὸς Λαῦσον ἱστορία (Hê pros Lauson historia)), et composée vers 420 ; d’autre part, les œuvres variées de S. Nil, qui mourut au Mont Sinaï vers 430[2]. Au reste, ce mysticisme n’ayant pas donné lieu à une véritable création littéraire, nous n’avons pas à y insister autrement.

On ne peut pas dire que la théologie finisse et s’éteigne tout à fait dans le monde grec comme la littérature profane. La vie religieuse demeurant active, elle se perpétue, sans noms bien marquants, à travers les vie, viie et viiie siècles, avec Anastase d’Antioche (vie siècle), Eulogios d’Alexandrie et Maxime le Confesseur (viie siècle). Elle aboutit même, d’une manière inattendue, à un homme remarquable, non seulement par l’étendue de son savoir, mais aussi par la force et la variété de son génie, Jean de Damas (viiie siècle), qui la relève et qui en marque la fin. Son grand ouvrage, la Source de la connaissance (Πηγὴ γνώσεως (Pêgê gnôseôs)), en résumant, au point de

  1. Voir Bardenhewer, § 52.
  2. Bardenhewer, § 61.