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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


qu’il ait été leur disciple au sens propre du mot, comme on l’a dit, puisque Chrysostome s’éloigna définitivement d’Antioche au début de l’année 398, et que Théodore de Mopsueste, à partir de 392, ne semble guère avoir quitté son diocèse de Cilicie. Théodoret s’instruisit dans le cloître. En 423, il fut nommé évêque de Kyrrhos, dans la Syrie du Nord, et il y resta jusqu’à sa mort qui eut lieu vers 458. Cet épiscopat de trente-cinq ans aurait été paisible sans les disputes soulevées par les opinions de Nestorios. Théodoret était le condisciple et l’ami de Nestorios, d’ailleurs, le tour de son esprit devait le porter plutôt vers l’opinion qui demandait en somme le moins de sacrifices à la raison. Il prit donc parti, avec Jean d’Antioche et un certain nombre d’évêques d’Orient, contre Cyrille, dont il fut le principal adversaire avant le concile d’Éphèse de 431, et même après, car il refusa de souscrire à la formule d’union de 433, et ne consentit enfin à condamner officiellement Nestorios qu’au concile de Chalcédoine en 451. Depuis quelques années déjà, il était alors en lutte avec les partisans d’Eutychès, et il avait été déposé en 449 par les évêques monophysites réunis à Éphèse ; mais l’empereur Marcien, d’accord avec le pape Léon, le rétablit en 450. En dehors de ces luttes, sa vie paraît avoir été consacrée surtout à l’étude et à ses devoirs d’évêque.

Doué d’une rare puissance de travail, Théodoret écrivit constamment. La plus grande partie de ses ouvrages est venue jusqu’à nous[1]. On peut les répartir en quatre groupes : 1° les œuvres historiques, comprenant l’Histoire ecclésiastique dont nous avons parlé plus haut,

  1. Édition complète, avec trad. lat., B. Theodoreti opera omnia, du P. Sirmond, Paris, 1612, complétée par le P. Garnier, Paris, 1684 (en tout, cinq vol. in-fol.). Édition de Schulze, en 5 vol. in-8°, Halle, 1769-1771, reproduite dans la Patrol. gr. de Migne, t. LXXX-LXXXIV, Paris, 1860.