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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME

la majorité des lecteurs. D’une manière générale, l’auteur s’y est proposé d’appuyer les propositions d’Épictète sur la psychologie et la métaphysique néoplatoniciennes ; et, en cela, son livre a quelque chose de scolastique ; car c’est tout un exposé de philosophie traditionnelle, à propos d’un livre purement moral ; mais cet exposé possède une certaine force d’exhortation et d’instruction, qu’il doit à un examen sérieux, simple et sincère des choses en question.

L’édit de Justinien, de 529, mit fin à l’enseignement public de la philosophie néoplatonicienne dans Athènes. L’école fut fermée, ses biens furent confisqués. Mais la doctrine ne s’éteignit pas pour cela. Les philosophes, bien qu’il leur fût interdit de professer leurs idées, semblent être restés réunis encore à Athènes quelque temps. Puis, en 532, l’avènement au trône de Perse de Khosru Nushirvan ou Chosroès, prince instruit et favorable à l’hellénisme, les décida à se rendre auprès de lui. En 535, Chosroès concluait avec Justinien un traité de paix, ou il stipulait que les philosophes ne seraient pas inquiétés pour leurs croyances. Ceux-ci rentrèrent dans l’Empire, mais il semble que les derniers représentants de l’école aient préféré dès lors le séjour d’Alexandrie à celui d’Athènes.

Nous y trouvons encore, dans la fin du vie siècle, un philosophe d’un certain renom, Olympiodore le jeune, qui paraît s’être attaché surtout à commenter Platon[1]. Nous avons de lui un commentaire sur le Premier Alcibiade, avec une Vie de Platon en manière d’introduction, d’autres commentaires sur le Gorgias, sur le Philèbe ; et, aussi, sur la Météorologie d’Aristote[2]. On n’y trouve

  1. Quelques renseignements personnels sur lui dans sa Vie de Platon, p. 2, Wester­mann, et dans son commentaire du Gorgias, p. 153, Iahn.
  2. Vie de Platon, dans les Biographici scriptores de Westermann,