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CHAP. VIII. — LA FIN DE L’HELLÉNISME


Nestorios, Plutarque, qui, à la fin du ive siècle, enta vraiment la nouvelle école sur l’ancienne[1]. Son enseignement eut en effet une action décisive. À la fois raisonneur et rêveur, exégète infatigable, en commentant Aristote et Platon sous l’influence des idées de Plotin, de Porphyre et de Jamblique, il rétablissait dans l’enseignement l’autorité de la dialectique, en même temps qu’il y consacrait celle de la spéculation mystique. Du reste, Plutarque, n’ayant à peu près rien laissé de durable, n’appartient à l’histoire littéraire que par son influence[2].

Après Plutarque, qui meurt en 431, la série des chefs d’école ou « diadoques » s’étend, à travers toute la fin du ve siècle et le premier tiers du vie, jusqu’à la fermeture de l’école ordonnée par Justinien en 529. Ces chefs sont, dans l’ordre chronologique, Syrianos (de 431 à 438, environ), Proclos (de 438 environ à 485), Marinos, Isidore, Hégias, Damaskios enfin, qui enseignait au moment où l’école fut fermée. Nous devons les distinguer spécialement. Mais quelques autres, à côté d’eux, sans figurer dans cette succession officielle, méritent de n’être pas completement passés sous silence.

Au début du ve siècle, un des disciples de Plutarque, Hiéroclès, d’Alexandrie, doit être signalé tout d’abord comme un des esprits les plus modérés et les plus fermes du Néoplatonisme à son déclin[3]. Quelques-uns de ses écrits nous sont connus incomplètement par des ex-

  1. Suidas, Πλούταρχος Νεστορίου (Ploutarchos Nestoriou). Marinos, pass. cité. — Zeller, Phil. d. Gr., t. V, p. 749-753.
  2. Ἔγραψε πολλά (Egrapse polla), dit Suidas. Il est cité assez souvent par Proclos, Olympiodore, Simplicius, Philoponos. Fragments dans Olympiodore, in Phæd., p. 124 et 278 Finckh.
  3. Suidas, Ἰεροϰλῆς (Hieroklês). Né à Alexandrie, il vint à Constantinople, fut traduit en jugement, sans doute pour ses opinions, frappé de verges et exilé. Il paraît avoir enseigné dans sa ville natale pendant la première moitié du ve siècle, avec un grand succès.